InformationsPublié le 14 mars 2022

Une pierre après l’autre vers le titre de championne du monde

Les Jeux olympiques de Pékin 2022 appartiennent déjà au passé. Après le départ des caméras, après l’agitation et les podiums, la vie des sportifs et sportives continue. Carole Howald, étudiante à la HEFSM, a vécu au plus près les compétitions en Chine en tant que joueuse remplaçante de l’équipe de curling conduite par Silvana Tirinzoni.

Carole Howald aux Championnats du monde de curling 2021 — © OFSPO

«Pékin 2022, c’était un voyage extrêmement impressionnant du début à la fin», raconte Carole. «Rien que le complexe de curling avec son incroyable spectacle de lumière et son atmosphère travaillée était un évènement en soi.» En tant que joueuse remplaçante, Carole a toujours été elle-même sur le pont. «Chaque soir, je testais les pierres pour le lendemain. Ces pierres, faites de granit, sont un produit naturel et chacune a un comportement différent. En les lançant chacune huit fois l’une après l’autre de la même façon, je peux justement jauger ces différences.» Un petit plus qui peut faire basculer la balance lors des compétitions. Carole précise aussi: «Pendant les matchs, j’observais les autres équipes pour voir dans quel ordre elles utilisaient les pierres. Et bien sûr, je devais me tenir prête à intervenir à tout moment pour remplacer l’une de mes coéquipières.» Joueuse remplaçante, c’est un job à plein temps!

Rendez-vous manqué avec la médaille

Malgré tout cela, l’équipe de Silvana Tirinzoni a échoué à deux pas de la médaille de bronze. Cette quatrième place n’était pas l’objectif et ce rendez-vous manqué avec la médaille, une vraie déception. Pourtant, les jeunes femmes n’ont pas eu le temps de s’appesantir sur leur défaite. «Après ce dernier match perdu, nous avons fait nos valises et, deux heures après, nous étions en partance pour la Suisse», explique Carole. «Nous avions ainsi une journée de plus pour nous préparer au championnat suisse.» Après un passage éclair chez elle à Langenthal, la voilà en route pour Genève dès le lendemain pour participer aux tours préliminaires du championnat suisse, qui avaient déjà débuté. Pas le temps donc pour elle de se lamenter sur son sort aux JO. La qualification pour les championnats du monde étant en jeu, elle devait de nouveau tout donner.

Ce n’est qu’après le tournoi de Genève que la réalité s’est soudainement imposée à elle. «Après s’être préparé aussi longtemps pour un évènement, il faut entièrement réorganiser, restructurer sa vie pour pouvoir continuer», confie la joueuse de 28 ans. Et puis, il fallait digérer la déception. «Ces derniers jours, j’étais à plat. Je me suis rendu compte que j’avais encore un travail à faire sur moi pour passer à autre chose.» C’est pourquoi il était important pour Carole de s’octroyer quelques jours de récupération. «Je suis allée me balader, j’ai fait uniquement des choses que j’aimais. Me reconcentrer sur mes études m’a aussi fait du bien», plaisante-t-elle. Et d’ajouter aussitôt: «Maintenant, toute l’équipe se réjouit à la perspective des championnats du monde.»

Les championnats du monde en ligne de mire

Bientôt déjà, Carole s’envolera pour son prochain grand voyage. La première étape de ce périple la conduira à Calgary, où elle participera à un camp préparatoire, quelques jours d’entraînement intensif avec son équipe emmenée par Silvana Tirinzoni. «L’important à ce stade, c’est surtout de nous préparer mentalement. Ce n’est pas en deux semaines que nous allons perdre notre technique de jeu. Il nous faut maintenant reprendre confiance, être bien dans notre tête.» C’est dans cet état d’esprit que l’équipe du CC Aarau tentera, à partir du 19 mars, de rafler à Prince George au Canada un troisième titre consécutif de championne du monde. Là encore, Carole sera fin prête pour tester les pierres et soutenir son équipe.

Et comment notre étudiante envisage-t-elle la suite? «Mon avenir sportif est encore assez flou. Bien sûr, j’aimerais vraiment continuer à jouer à ce niveau. Pour cela, il faut que mon équipe et moi entrions dans le top 15», explique-t-elle. Carole souhaiterait pouvoir participer régulièrement à de grands événements et concourir pour des médailles. Et évidemment, en 2026, il y aura de nouveau les Jeux olympiques. C’est là aussi un objectif important, même s’il est lointain. Carole relativise toutefois ses envies: «Pratiquer un sport à ce niveau suppose un très gros investissement. Chaque saison, il faut s’entraîner davantage, sur la glace mais aussi en dehors, pour que la dynamique de l’équipe fonctionne.» Elle veut donc d’abord se concentrer sur les championnats du monde avant de penser à l’après. Match après match, une pierre après l’autre, comme toujours au curling.

De l'or mondial – pour la troisième fois d'affilée

Durant la nuit du 27 au 28 mars, le Team Tirinzoni a terminé son sans faute en remportant le titre mondial de curling, le troisième consécutif. Invaincues en 14 matchs, Silvana Tirinzoni, Alina Pätz, Esther Neuenschwander, Melanie Barbezat et Carole Howald ont remporté un succès historique. Carole, qui a été appelée à plusieurs reprises sur la glace durant le tournoi, remporte sans 5e médaille à des championnats du Monde.