Sport: de passe-temps agréable à valeur existentielle
Vendredi dernier, la Haute école fédérale de sport de Macolin HEFSM a remis 32 diplômes de bachelor, 18 de master et 5 doctorats. La cérémonie a été marquée par la présence de l'éminent professeur Hans Ulrich Gumbrecht, de l'université de Stanford (USA), qui a tenu un exposé sur la bipolarité du corps et de l'esprit à travers les âges.
Un esprit sain dans un corps sain? Hans Ulrich Gumbrecht, grand connaisseur de l'esprit, titulaire de la chaire de littérature comparée à la prestigieuse université de Stanford, passionné de sport, auteur de nombreux ouvrages et publiciste (sa colonne parue le jour même dans la NZZ était consacrée à la légende du football Eusébio), s'est penché avec un plaisir certain sur cette thématique. A partir de la satire 10 du poète romain Juvénal, Hans Ulrich Gumbrecht a fait pendant plus de 30 minutes un résumé historique de la séparation du corps et de l'esprit. S'exprimant d'abord en français puis en allemand, il a livré des éléments de réflexion qui dépassent largement le contexte du sport.
Pour Gumbrecht, la philosophie française du XVIIIe siècle est à la base du développement du sport moderne, car elle a explicité la séparation du corps et de l'esprit à travers la doctrine «Je pense, donc je suis» (Descartes). Hans Ulrich Gumbrecht a aussi cité Diderot, qui a renforcé la perception individuelle, et donc la perception du corps, à l'aube du XIXe siècle. Ce sont les élites en France et en Angleterre qui ont défini le sport moderne à travers leurs activités de loisirs: le sport était une activité exclusive, le passe-temps le plus agréable du monde pour les privilégiés sociaux.
Au XXe siècle, le corps est inclus dans une existence intellectuelle complète, à l'image de la pensée de Martin Heidegger, qui décrit la familiarité de l'existence humaine avec le monde des choses. Le schéma esprit-corps ou sujet-objet se brise dans l'«être-là». Hans Ulrich Gumbrecht de conclure que leur imprégnation mutuelle constituera une forme d'existence centrale au XXIe siècle.
Après l'esprit, le corps a aussi été à l'honneur de la cérémonie de remise des diplômes avec la troupe «Art Performance», constituée d'étudiants de la HEFSM dirigés par Romano Carrara et Séverine Walther. La soirée s'est terminée de la plus belle des manières, en musique, sur les airs du quatuor de blues italien «Morblus.
Les lauréats du bachelor (32)
Olivia Aebi, Longeau. Riccardo Bieler, Bonaduz. Fabian Bruder, Teufenthal. Roman Brühwiler, Zuckenriet. Jannik Brunschwiler, Sirnach. Curdin Bundi, Sagogn. Mirco Castelletti, Nürensdorf. Pablo Comtesse, Bevaix. Severin Fankhauser, Bienne. Olivier Gerber, Bellmund. Lorenzo Güntert, Büsingen. Luca Hauser, Abtwil SG. Florian Herren, Zurich. Esteban Hofer, Chamoson. Roman Holenstein, Lenzburg. Adrien Jeker, Courgenay. Florian Keller, Oberembrach. Nicolai Muff, Winterberg. Marc Müller, Netstal. Melanie Onken, Ascona. Nikita Pitt, Tolochenaz. Lucien Räber, Nebikon. Riccardo Rao, Pully. Ursina Schäppi, Wallisellen. Sina Schär, Celerina. Bettina Schlüchter, Aeschau. Florian Siegrist, Hüntwangen. Nadine Steinemann, Bienne. Manuel Strub, Otelfingen. Nicolas Walser, Bienne. Thomas Weber, Baar. Rahel Wolf, Pfeffingen.
Mentions: Roman Brühwiler (1er rang), Nicolai Muff (2e rang), Nicolas Walser (3e rang).
Les lauréats du master (18)
Thierry Andrey, Neyruz. Benjamin Anliker, Langnau. Gary Bernasconi, Lugano. Bruno Bosshard, Küttigen. Lucia Bühlmayer, Bâle. Lisa Eble, Macolin. Kevin Eggenschwiler, Langendorf. Lukas Fischer, Aarau. Roger Francioni, Zurich. Christopher Gmür, Rapperswil. Fabian Grossmann, Dottikon. Luca Guglielmetti, Kriens. Aylin Küçük, Seewen. Adrian Kurti, Ipsach. Nicolas Lüthi, Seewen. Mattia Stendahl, Jona. Marc Streitenbürger, Zurich. Nathalie Strub, Otelfingen.
Les lauréats du doctorat (5)
Anna Hauser, Berne. Lilian Roos, Bienne. Rahel Gilgen-Ammann, Berne. Philipp Röthlin, Berne. Gareth Morgan, Zurich.
Photos: Ueli Känzig, Samuel Gmür et Julian Käser.

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